Sébastien, 15 ans, poignardé en rue

BRUXELLES Midi ce mardi, Sébastien nous reçoit dans sa chambre d’hôpital. L’adolescent à peine remis de ses 24 heures passées aux soins intensifs accepte de nous relater la violente agression au couteau dont il a été victime jeudi dernier rue De Wand, à quelques mètres de son collège.

Poignardé dans le dos, Sébastien, 15 ans, ne peut toujours pas quitter l’hôpital. Son poumon a été perforé. Il risque un pneumothorax.

“Nous étions à l’arrêt du bus, mon ami et moi. Il était 16 h 15 environ. Deux jeunes sont sortis d’un parking et, rapidement, dix à quinze autres sont arrivés et nous ont encerclés. Ils ont frappé mon ami. J’ai tenté de m’interposer en leur demandant d’arrêter. Je leur ai dit qu’on n’avait rien fait de mal, qu’on les avait juste regardés. Ils m’ont d’abord frappé à la tête. Ensuite, un jeune est arrivé et m’a dit que je saignais dans le dos. Je n’avais rien senti mais, en fait, je venais de recevoir un coup de couteau. J’ai gardé mon sang-froid. Je suis resté fort pour mes parents. Je les ai directement appelés, mais je ne voulais pas les inquiéter. L’ambulance est arrivée et j’ai été directement transporté aux soins intensifs”, nous précise l’adolescent.

Ses professeurs ont assuré à sa famille qu’il avait suffisamment de bons points pour pouvoir être dispensé de ses examens et réussir son année sans devoir reprendre les cours.

Mais Sébastien ne comprend pas non plus pourquoi il devrait rester chez lui alors que son agresseur, lui, se trouvait toujours en liberté ce week-end, faute de place en IPPJ. “Je veux que justice soit faite. Je ne veux pas me venger. Je me dis juste que c’est hallucinant de voir qu’un jeune mineur puisse donner un coup de couteau. Je ne les connaissais pas, ces garçons. C’est de la violence gratuite. Joe Van Holsbeeck a été tué pour un MP3, pour rien du tout”, ajoute Sébastien.

L’adolescent qui recevra une aide psychologique nous confie également qu’il aura toujours peur. “Je ne pense pas que j’oublierai si vite. Je voudrais lancer un message : qu’on mette tout en œuvre pour combattre cette violence gratuite”, conclut l’adolescent, soutenu par tous ses camarades ainsi que par l’ensemble du corps enseignant de son collège.